Je crois pas qu'on devienne psy par hasard... Mais les hasards de la vie auraient pu faire que je ne devienne pas psy.
Bon élève (et en plus, j'aimais l'école), bon en maths, j'espérais seulement ne pas faire un métier où il fallait écrire (je suis servi. merci la vie !). Je ne savais pas écrire, j'étais nul en orthographe... Je ne sais pas si j'en rêvais, mais je devais faire mes études pour devenir expert-comptable, comme mon père. Ca me disait bien, ce métier de rencontre, ce métier d'aide (eh oui, l'expert-comptable aide, aussi), avec sa dimension psy... Mon père, je crois était très psy avec ses clients, très écoutant, et aprécié pour cela aussi...
Quelques semaines avant le bac (1975) un copain m'invite à aller avec lui aux "journées portes ouvertes" de la fac de psychologie... Bof... pourquoi pas ? Et là, le choc, la révélation... Ce métier-là existe donc ? Ce métier-là où l'on aide les gens à aller mieux, où on les écoute et on les aide à grandir?
Je crois que, dans la foulée, j'ai annulé mes inscriptions en compta/eco, et que je me suis inscrit à la fac de psycho.
Ce que je faisais depuis des années, écouter les copains, leur donner mon avis, réfléchir à la vie, au bonheur, etc, portait donc un nom :psychologue.
Cette profession existait donc...
Depuis des années, j'écrivais un "journal intime", je me torturais doucement l'esprit sur le pourquoi du comment des choses... eh bien, ce que je tentais de faire pour moi, j'allais essayer de le faire pour les autres. Et puis j'avais été un ado torturé, vivant, mais torturé... Avec mes tonnes de questions sans réponse. Un jour, n'y tenant plus, j'avais poussé la porte d'un presbytère. Je me disais qu'un prêtre pourrait m'écouter, m'aider, au moins m'écouter... Et François m'a écouté, comme le fait un père, un psy, un adulte désireux d'être là pour l'ado que j'étais.
Après la journée "portes ouvertes" de la fac, une conviction est née en moi. Oh ! C'est peut-être prétentieux, mais je vous la livre telle que je l'ai pensé à 18 ans : J'allais devenir le psy que j'aurais aimé rencontrer à 15 ans.
Et je suis devenu psy.
Je suis devenu psy parce que je crois que c'est la seule chose que je sais faire. parce que ma place dans la société est celle-là : essayer de faire en sorte que mes compagnons humains vivent le mieux possible, le plus possible en paix avec eux-même et avec les autres. On est tous dans la même galère. On n'a pas demandé à venir, mais puisqu'on est là, SOYONS là le mieux possible...
Je n'ai jamais regretté un seul jour de ma vie le choix que j'ai fait en ce mois de mai 1975. Même si à certains moments, j'ai pu penser que j'aurais été plus ... tranquille à vendre des fringues ou servir des bières...
merci de ton passage chez nous, et surtout de ton long commentaire sur le "pourquoi écrire ?" auquel nous allons répondre "en coeur".
J'ai lu avec intérêt cette dernière note de toi...On ne devient sans doute pas psy par hazard : ne serait ce pas une vocation ?
Rédigé par : soeursdecoeur | 23/04/2007 à 17:35
Je consulte un psy depuis peu... ça fait la troisième fois que je tente de faire une analyse mais j'ai toujours fini par cessé d'y aller...
J'espère que cette fois j'aurai le courage de continuer et d'aller jusqu'au bout pour enfin etre mieux... et avoir des réponses ...
Vraiment.. j'espère que tous les psys ont eu cette révélation : aidez les autres... les aider vraiment...
Rédigé par : Sophy | 23/04/2007 à 17:42
Si je peux me permettre, je te renverrais bien à ma note "3 moments difficiles"...
Quant à savoir si tous les psys ont ce désir d'aider les autres, jose l'espérer...
On n'a pas tous cependant, le même moyen de le faire... Certains sont plus... ou moins... ça dépend des écoles, des formations.
Je connais des psys qui sont psys jusqu'au bout des ongles, mais tellement emprisonnés dans leurs principes qu'il manque chez eux le côté "humain" que je défends.
L'un de mes maitres disait que pour faire un psy, il falait la connaissance ET l'humanité. La connaissance, ça s'apprend, ça se travaille. L'humanité, l'humanisme (je ne sais quel mot choisir), c'est qulque chose qui tient davantage de notre histoire personnelle que de l'apprentissage.
Pour ce qui est de ton désir de, enfin, aller jusqu'au bout d'une analyse et aller mieux, courage...
Rédigé par : psyblog à Sophy | 23/04/2007 à 17:53
Et si, comme moi, à 37 ans, on se sent de plus en plus attiré par le métier de psy?
En lisant cette note, je me rends compte que j'ai la vocation tardive, mais...
Ce que tu dis, je l'éprouve: avoir envie d'"essayer de faire en sorte que mes compagnons humains vivent le mieux possible, le plus possible en paix avec eux-même et avec les autres".
Mon métier est en rapport avec l'éducation. Peut-être y a-t-il une "passerelle" possible?
Rédigé par : Peau | 25/04/2007 à 08:58
Ton métier "en rapport avec l'éducation" te permet déjà, j'espère, d'accompagner d'autres personnes dans leur mieux-être... ou La fonction de psy (ou approchant) sans le titre.
Quant à devenir psy, il n'y a qu'une voie possible : l'université, avec ses six ans d'études.
Il y a aussi des titres de psychothérapeutes, accesssible en formation privée, mais attention, ce n'est pas toujours très... sérieux... et ça ne permet pas de devenir psychologue (titre protégé par un diplome d'Etat, du moins reconnu par l'Etat)...
Une de mes amies a commencé ses études de psy à 40 ans... aujourd'hui, elle exrerce comme psychanalyste... Comme quoi, à 40 ans, 37, même, ce n'est pas "interdit"... Renseigne-toi...
Rédigé par : psyblog à Peau | 25/04/2007 à 09:44
Visiblement cela a été une très bonne chose....pour toi comme pour les autres.
Rédigé par : isalune | 03/05/2007 à 13:15